Les nouvelles technologies, notamment la biométrie, permettent d’identifier et d’authentifier un individu de façon unique en se basant sur ses caractéristiques physiques et biologiques. Autrefois réservée à une utilisation restreinte telle que la sécurisation de sites militaires, la biométrie est aujourd’hui une technologie grand public en plein développement.
Consciente de ce fait, l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) vient de trouver, suite à un appel d’offres, un accord avec IDEMIA France, leader mondial de l’identité civile, pour l’identification biométrique des futures bénéficiaires de la politique nationale d’inclusion économique et sociale.
IDEMIA est une référence du secteur de la biométrie. L’entreprise a joué un rôle déterminant dans la mise en place de l’Aadhaaren Inde, la plus grande base de données biométrique au monde (1,23 milliard de personnes enrôlées).
Grâce aux talents de négociation de l’ANIES, un rabais a pu être obtenu sur le coût unitaire de l’enrôlement biométrique sur ce projet, qui se situe en-dessous de la moyenne estimée par la Banque mondiale. En outre, des garanties d’interopérabilité et de réversibilité ont été imposées. Ce qui signifie que pour ce qui concerne la base de données biométriques de l’ANIES, la Guinée est à l’abris de toute forme de dépendance technologique, s’il est décidé, par exemple, de rompre la relation contractuelle avec IDEMIA. Il est très rare d’arriver à un tel compromis avec une multinationale de cette envergure. Même le FBI américain, un client de IDEMIA, n’est pas parvenu à trouver un tel compromis avec la multinationale. À ce jour, seules le Gouvernement français, un autre client d’IDEMIA, et l’ANIES sont parvenus à imposer ces garanties d’interopérabilité et de réversibilité.
Le processus d’identification démarrera dès le mois d’octobre prochain, à travers une expérimentation de six mois qui portera sur 400 000 personnes, avant une généralisation progressive à l’ensemble du territoire national à partir de juin 2020.
D’octobre 2019 à décembre 2020, 40% des citoyens guinéens les plus démunis, soit environ 6 millions de personnes, seront authentifié afin de pouvoir bénéficier des prestations de l’ANIES, notamment sous forme de transferts monétaires et de travaux à haute intensité de main d’oeuvre.